[Blog] BRM 400 "Le Chemin des Dames"

Après les BRM (Brevet des Randonneurs Mondiaux) de 300 kilomètres le 18 mars puis de 200 kilomètres le 25 mars, tous les deux dans des conditions climatiques difficiles, nous participons au BRM 400 “Le chemin des Dames” organisé par les Cyclos randonneurs Béthunois les 15 et 16 avril.

La particularité de ce BRM 400 est son début à 13h00, ce qui oblige à rouler toute la nuit.

Avec Vincent, nous sommes arrivés la veille au soir et nous retrouvons près d’une quarantaine de cyclistes lors du départ à 13h03 précise. Contre toute prévision, le ciel est clair et un bon vent porteur, même très porteur, nous accompagne jusqu’au kilomètre 149 à Coucy-le-Château pour une pizza (à défaut de pâtes ! ) mangée en 45 minutes tout compris avec la carte de brevet tamponnée.

La route se poursuit et la nuit tombe. Nous ne profitons que peu du paysage du Chemin des Dames, théâtre d’une grande bataille. Le vent n’est plus porteur, mais latéral, notre route se dirige maintenant plein-est. Nous avons espoir qu’il chute dans la nuit afin de ne pas l’avoir de face.

A 23h15, au kilomètre 210 nous arrivons au contrôle de Neufchâtel/Aisne. Le café restaurant est fermé et pour faire le plein d’eau avant la longue nuit, nous toquons aux fenêtres d’une maison en espérant ne pas effrayer les habitants !

L’éclairage public des villages est éteint et à la lumière de nos frontales nous passons aux habits de nuit, et de froid : sur-chaussures, veste, cagoule, gants…

A partir de maintenant, le vent de face ne nous quittera plus et ne faiblira pas malgré nos espoirs.

Une longue traversée de la nuit commence et la fatigue arrive. Vers 03h00, les yeux de Vincent se ferment sans retenue et il s’allonge sur un banc. Il doit faire autour de 2 degrés. Au bout de 10 minutes, je le réveille pour continuer la route ! Il fait vraiment trop froid et le mouvement réchauffe les corps.

Nous cherchons un abri pour une courte sieste.

Vers 04h30, à Guise, nous tentons un sas de banque puis une laverie sans succès. Les portes sont verrouillées. L’escalier d’un immeuble, ouvert sur l’extérieur, nous accueille. Nous montons nos vélos au premier étage en espérant un froid moins vif et passons à l’horizontal. Vincent arrive à s’endormir très vite. Je n’y arrive pas, il fait vraiment trop froid sur ce sol en carrelage ! A 05h00 nous repartons et les lampadaires s’allument ! La vie revient. À 07h15, au kilomètre 314, la boulangerie de Solesme tamponne notre carnet et nous engloutissons plusieurs viennoiseries dehors, dans le froid. Quelques kilomètres après, au bord de la route, nous voyons deux participants allongés par terre dans des sacs de couchage !

Le froid du matin est toujours mordant et nous cherchons désespérément un café ouvert, en vain. Vers 08h30, enfin une boulangerie avec une table en arrière boutique où nous pouvons nous réchauffer avec un thé et trouver un peu de réconfort.

Le vent de face nous oblige à une vitesse lente que j’estime autour de 17 à 18 km/h sur le plat (je n’ai pas d’indication de vitesse sur mon gps). Les pauses, courtes, se multiplient : enlever une couche de vêtements, passer au gants d’été, enlever la cagoule de grand froid… La température augmente et le vent, lui, ne faiblit pas. Les dernières dizaines de kilomètres sont vraiment pénibles.

Enfin, à 12h51, nous voilà arrivés ! Grand plaisir, après 24 heures sur une selle de vélo. Plus précisément, 19h48 de vélo et 4h00 de pause en cumulé.

L’aventure n’est pas terminée, il reste à valider le BRM 600 pour finaliser l’inscription à Paris-Brest-Paris !

Quelques chiffres : en fait 407 kilomètres; autour de 99000 tours de pédalier (!)14500 calories et autant de viennoiseries et barres énergétiques ingurgitées.